La science sur le terrain...[Libre]

Dans le silence du Hueco Mundo, un crépitement retentit. D’abord faible, quasiment inaudible, il alla en s’amplifiant, provenant d’un emplacement impossible à détecter, tellement le son semblait provenir de partout à la fois. Puis, une explosion bruyante se produisit, et l’air se fissura en deux, s’ouvrant sur une petite entrée multicolore, rayonnant de reiatsu et d’électricité statique. Elle produisit un son semblable à un grincement sourd, vibrant quelques instants, ondulante quelque peu sur les bords. Puis, elle se stabilisa, et rayonna de tous ses feux. Une seconde après, une forme jaillit de l’entrée, et produisit un nouveau son de grincement, pour suivre le même processus que quelques secondes plus tôt. Le nouveau venu voleta quelques secondes, sa longue veste volante derrière lui alors qu’il descendait en piqué vers le sable. Puis, Mayuri atterrit en douceur sur le sol, soulevant une mince nuée de poussière causée par la pression de son atterrissage.

Le capitaine se redressa, essuyant les quelques grains de sable tenaces qui tentaient de s’incruster dans sa tenue, et embrassa les alentours du regard. Un pays presque charmant, si ça n’aurait pas été la platitude permanente qui semblait régner. Les habitants de ce monde étaient les hollows. Pas étonnant qu’ils soient tous des êtres sadiques et frustrés. À force de vivre dans un endroit pareil, il était sans doute bien normal d’avoir les boules.

Mayuri se retourna vers le portail par lequel il venait de passer. Le portail en question s’était stabilisé, et brillait de nouveau en émettant un rayonnement impressionnant d’énergie concentrée. De quoi attirer tous les hollows du Hueco Mundo, s’il ne le refermait pas. Le shinigami fouilla dans sa veste, et en ressortir une télécommande miniature, avec laquelle il referma le portail. Un signal électro-chimique pouvant rejoindre même la Soul Society. Cela lui avait pris quatre semaines à faire ce truc. Quatre fichues semaines! Il devait sans doute se ramollir, à force de voir des intrus pénétrer le Seireitei aussi facilement qu’un moulin. Mais tout de même, ce n’était pas un objet si compliqué à concevoir! Bon, d’accord, le plus difficile avait été de relier le signal de la manette à un mécanisme pour séparer les molécules universelles, mais il y était quand même arrivé. Il lui avait suffi de comparer ses résultats de tests à ceux prélevés par els fluctuations de reiatsu lors des ouvertures de portail par ce benêt d’Urahara. Une petite mise au point ou deux, et hop, c’était réglé.

Pourtant, ça n’était pas de bon cœur que Mayuri avait créé cette chose. S’il était venu au Hueco Mundo, c’était uniquement à la demande expresse du Commandant Yamamoto lui-même. C’était quoi, les mots qu’il avait utilisés, déjà… ‘’Vous avez le meilleur esprit analytique de toute la Soul Society, et de plus, vous êtes sans doute l’un des rares à pouvoir survivre bien longtemps au cœur de centaines de Hollows’’. La belle affaire. Comme s’il en avait quoi que ce soit à faire, de ces satanés Espadas. De ce crétin d’Aizen et de ses deux shinigamis sans cervelle. De cette saleté de Hueco Mundo!

’’Je n’arrive toujours pas à croire qu’on a pu me forcer à venir ici…’’

Ruminant ces sombres pensées, Mayuri replaça le télécommande dans sa veste, et vérifia l’intégralité de son matériel. Il avait emmené certains outils spéciaux, au cas où. Après tout, le Capitaine de la 12e Division apprenait grâce à l’autopsie et les tests physiques. S’il devait effectuer des tests sur place, autant avoir le matériel nécessaire. Au moins, il avait pensé à le vérifier. Cette imbécile de Nemu avait failli lui donner le mauvais matériel! Il lui apprendrait à son retour, et en double!

Finalement, Mayuri releva les yeux, scrutant ce paysage morne, sans vie, sans autre relief que des dunes, des dunes et des dunes. Réellement stupide et sans intérêt.

*Aizen doit bien avoir de la bouillie à la place du cerveau pour avoir voulu venir ici de son plein gré…*

Maintenant, la question s’imposait : par où aller? La réponse devint évidente en un instant. Las Noches, où pourrait-il aller d’autre? Le reste, ça n’était que des cendres, de la poussière et des arbres rabougris et morts depuis longtemps. Réfléchissant un moment, Mayuri décida finalement de suivre le chemin vers Las Noches. Et les crétins qui croiseraient son chemin n’auraient qu’à bien se tenir. Mais ne jamais oublier une chose : le Désert Blanc équivaut à un labyrinthe vivant. Du peu de notes qu’il avait recueilli, Mayuri avait déterminé le fait que le Désert Blanc pouvait presque être considéré comme une créature pensante, changeant constamment la latitude et la longitude de ses points stratégiques. Un moment, en marchant droit, on pouvait être devant Las Noches, et l’instant d’après on était derrière. Il lui faudrait faire attention.

Il prit donc la route, marchant un bon moment avant de décider d’utiliser de Shunpo. Il allait sans doute finir par se perdre en marchant, de toutes façons… Alors autant utiliser le moyen le plus sûr. Il avança ainsi, détruisant quatorze hollows, un adjuchas un arrancar mineur sur son chemin. Il se rapprocha encore, jusqu’à ce que…

Mayuri commençait à en avoir marre de tourner en rond. Il le savait bien, depuis le début : il lui aurait fallu un guide. Mais bon sang, même les Hollows les plus nuls arrivaient à se retrouver dans le Hueco Mundo, et un cerveau tel que le sien n’y arriverait pas??? C’était une idée totalement stupide, comment un génie tel que lui pouvait arriver à se perdre dans un endroit aussi grotesque?

Il continua à marcher, à se téléporter, même à se fondre dans le sol dans le but de gagner du terrain. Mais la première fois qu’il passa dans le sol, il faillit bien y rester à cause d’une bête erreur de trajectoire. À vingt centimètres près, il serait tombé dans la Forêt souterraine qui s’étendait à perte de vue sous le Désert Blanc. Et au vu de la quantité de Menos Grande qui trainassait dans les environs, il n’aurait jamais terminé s’il était tombé dans cette forêt. Les Menos, ça n’était pas vraiment un défi de taille, mais à la longue, tout de même. Donc, Mayuri venait de passer les… quatre dernières heures à tourner en rond, à fulminer de rage, à hurler des noms aux hollows qu’il décapitait. Il commençait d’ailleurs à en avoir plus qu’assez. Ça n’était pas suffisant, de trouver ces petites racailles sans talents, il lui fallait faire des reconnaissances approfondies. Mais le lieu qu’il tentait d’atteindre restait hors de portée!!!!! Comment était-il sensé accomplir une mission sans même arriver à atteindre le lieu d’examination? Pour une fois qu’il décidait de se mettre à la tâche…

Il ruminait dans son coin, parcourant toujours le sable d’un pas vif et morose, lorsqu’il ressentit un reiatsu étrange. Le capitaine s’arrêta, curieux. Ça n’était pas un arrancar, il savait bien à quoi ressemblaient leurs émanations énergétiques. Sûrement pas un shinigami non plus. Alors qu’est-ce que ça pouvait bien être… Au bout d’une minute, examinant toutes les facettes du reiatsu, il fit un lien. Comment? Mais c’était impossible, ils étaient tous morts… et ici, au Hueco Mundo? Fermant lentement ses lèvres, Mayuri finti par les faire remonter en un léger sourire narquois, laissant entrevoir ses dents blanches et impeccables.

’’Hooooooooooo ?...’’

Le reiatsu était déjà assez près, et il semblait se rapprocher. Pouvait-il venir le voir ? Quel beau hasard des choses ! Mayuri se redirigea vers le reiatsu en question, intrigué. Il fallait le dire, depuis l’épisode où ces Bounts avaient pénétré au Seireitei, comme les humains l’avaient fait avant eux, il n’avait plus eu aucune nouvelle donnée à ajouter sur eux. Il lui manquait une chose cruciale : des résultats de tests physiques. Car la majorité des Bounts avaient la malencontreuse habitude d’appeler leur pantin au mauvais moment.

Au bout de quelques minutes, Mayuri sentit qu’il était désormais assez près du Bount qui venait à lui. Il s’immobilisa donc, et s’assit sur le sommet d’une dune, les bras ballants entre ses deux genoux. Finalement, le Bount fit son apparition. Cherchant dans son apparence, Mayuri se demanda s’il lui rappelait quelque chose. Non. Il ne lui disait rien. Tant mieux. De nouveaux sujets étaient toujours meilleurs pour les tests. Le Bount le remarqua également, et s’arrêta, visiblement ravi lui aussi. … Il était ravi de le voir ?

Ce furent finalement les mots du Bount qui soulevèrent le plus de questions dans l’esprit de Mayuri. L’élève d’un Bount qu’il avait fait tuer il y a 150 ans… plutôt vague. Et puis quoi, il devait se rappeler de tous les êtres qu’il avait fait tuer à l’époque ? La liste n’en finirait plus…

’’Je suis supposé me rappeler d’un Bount parmi les deux-cent-quarante-et-un que j’ai fait tuer jusqu’à maintenant ? Tu en demandes un peu trop, petit vermiceau…’’

Mayuri se releva sur ses jambes avec ces mots. Il essuya lentement la poussière rattachée à ses vêtements, puis redirigea finalement son regard vers Eneishi. Il affichait son habituel air détaché, les yeux mis clos, la bouche désormais fermée en un air quelque peu snob et désintéressé.

’’Et pour ce qui est de me tuer, saches que tu est loin d’être le premier à m’avoir dit ces mots précis. Comment crois-tu que j’aie fait pour survivre jusqu’à aujourd’hui ? En jouant au petit chimiste sur la rue ?’’

Il leva finalement la main gauche, et la porte à l’un des bouchons plaqué or qui recouvrait la zone de son oreille gauche. Apposant les doigts tout autour, il le fit tourner, et le déboita de son crâne, faisant jaillir par la même occasion une lame à l’apparence d’une faux à l’une des extrémités. Il laissa glisser le tout dans sa main, déroulant le câble à l’allure douteuse qui servait à retenir et à faire tournoyer la faux miniature devenue un fléau d’armes tranchant. Un fléau d’armes avec une portée de plusieurs mètres…Mayuri laissa un mince sourire réapparaître sur son visage.

’’Mais si tu tiens absolument à me combattre, le choix t’appartient.’’

Sur ces paroles, il remua le poignet, et le câble commença à tournoyer, d’abord lentement, puis de plus en plus vite, pour finalement tourner à une vitesse régulière élevée, laissant ses mouvements totalement imprévisibles. Le combat pouvait commencer.

[HRP : Bon, juste un petit détail, si ça te dérange pas. Quand tu répondras, évite d’écrire quelque chose du genre, tu me laisse répondre plus tard en m’ayant infligé quatorze coupure, deux fêlures, une vertèbre arrachée et un poumon en moins, ok ? Si y a bien une chose que je déteste, c’est quand l’adversaire écris mes mouvements à ma place ^^’]

[puis lorsqu’il retomba il lui cassa les cote puis la colonne x)]

Mayuri avait gardé son sourire durant toute la durée de ce qui avait apparemment constitué une ‘’forte attaque’’ aux yeux du petit insolent de Bount. Le scientifique avait déjà établi le statut de puissance du jeune inconscient, seulement après qu’il eut dégainé son zanpakuto. Le moindre de ses mouvements était analysé en détail, et Mayuri put instantanément déduire sa vitesse de déplacement de base, déduction qui se révéla juste, puisque les données et le rythme effectué par ses pas de ce dernier. Mayuri ne voyait pas encore vraiment l’utilité de se battre sérieusement. Ce gamin n’était rien d’autre qu’un crétin pompeux de plus, trop sûr de ses faibles capacités. Et ce genre de personnes, elles finissaient généralement à la morgue. Pour le grand plaisir de Mayuri…

Ainsi, Mayuri se contenta de lancer mollement son fléau d’armes sur le Bount lui fonçant dessus, souhaitant évaluer les réflexes de ce dernier. Ou tout du moins, ses techniques pour éviter les coups basiques. Réflexes qui ne se montrèrent même pas à la hauteur des attentes du shinigami. Lui qui se prétendait si fort, il avait besoin de prendre autant d’avance pour parer une attaque aussi basique??? Mais c’était complètement nullissime!

’’Tu crois sérieusement arriver à me vaincre toi avec une force aussi minable?’’

Puis, un mouvement d’initiative finit par donner un semblant d’espoir d’un combat à Mayuri. Le bount se saisit du lien retenant son fléau d’armes, et tira violemment dessus, projetant ainsi le shinigami vers lui. Voyant bien le mouvement qui allait suivre, Mayuri se contenta de baisser la tête de quelques centimètres en volant vers Eneishi, si bien que ce fut l’avant du casque du capitaine qui se prit le coup, et celui-ci se laissa simplement voler plus loin grâce à la force du coup. Il se releva finalement, son sourire de nouveau sur son visage. Le Bount lui cria quelques paroles, mais ne laissa pas le temps à Mayuri de répondre à son tour. Car il se téléporta derrière le capitaine. Il aurait pu sans problème le bloquer et lui en mettre plein la gueule, mais il préféra le laisser faire. Puis, Mayuri se sentit brusquement attiré vers le sol. Quoi?

Le capitaine se rattrapa avec les mains, puis se retourna pour esquiver et renvoyer le coup de sabre qu’Eneishi tenta de lui porter dans ce bref moment de surprise. Eh bien, il l’avait surpris. Chapeau. Mais ça ne suffirait pas. Le Bount le regarda, affichant lui-même un fort sourire au visage. Il expliqua, comme un grand imbécile heureux, tout le pouvoir de son pantin. La gravité. Totalement stupide. D’où venait-elle, la théorie de la gravité? Des scientifiques, bien sûr. Il pourrait sans doute le reste sourd avec tout ce qu’il savait lui-même à ce sujet. Mais il n’en eut pas le temps, car, confiant à l’extrême, Eneishi s’envola dans les airs dans le but de retomber pour vraisemblablement l’achever. L’achever… mais oui. À ce moment précis, il se releva d’un coup, expulsant un bref 5% de son reiatsu pour rééquilibrer son centre de gravité. Il était temps que ce petit crétin subisse quelques difficultés. Mayuri sauta à son tour, fonçant à une vitesse prodigieuse vers son adversaire. À mi-chemin, il empoigna le manche de son Zanpakuto.

’’Kakimushire, Ashisogi Jizo’’

Il dégaina au moment même où il prononça ces mots. Puis, arrivé à moins d’un mètre de son adversaire, la lame frappa, entaillant profondément les deux genoux du Bount. Pourquoi tuer alors qu’on pouvait s’amuser avec une proie après tout ? Car le poison du Zanpakuto ne tarderait pas à s’infiltrer. Un délai de quinze secondes, et puis les jambes s’effondreraient d’elles même, paralysées par le pouvoir d’Ashisogi Jizo