Free For Life~

- Neeeehhh ?

Une machine plate, grise, avec un écran, et recouverte de boutons en tout genre avec des représentations de chiffres qui trônaient dessus. Une évidente invention des humains qui se nommait pour le plus courant une calculatrice. C’était très ingénieux ce genre d’outil. Seulement, Nobue n’y voyait aucune utilité, mais elle ne devait pas savoir à quoi ça servait non plus. Gardons en tête qu’elle est l’Ex-Segundo Espada, et de ce fait, elle est très vieille, alors ce type de babiole, ça n’existait pas du temps de son vivant. Même si elle ne date pas du Moyen Âge, elle n’avait jamais entendu parler d’une machine aussi intrigante. Les Espadas n’en avaient aucun besoin paradoxal à vrai dire, ils étaient une calculatrice à eux seuls. C’était pour le moins le cas avec Nobue : elle avait beau n’être qu’une Ex-Espada, qui plus est l’éloignait d’un comportement de vraie gamine des fois, elle était très intelligente. Quoi qu’après qu’elle se soit auto-giclée de l’élite de l’Espada, elle refusait de laisser sortir une seule once de son pouvoir. A part s’amuser à faire flipper les gens avec son pouvoir magnétique, elle ne faisait rien de sérieux, c’est ce qui la dissimulait dans toute la facilité que lui procurait son apparence. Une apparence qui ne laisserait jamais croire qu’elle ait pu être Segundo Espada, par le passé. Il faut dire que ne pas réussir à faire fonctionner une calculatrice alors qu’elle possède une intelligence surdéveloppée, c’était plus que fort. Une voix moqueuse effaça toute trace de silence.

- Bouarf… Nobue, t'es nulle !
- Urusei.

Nobue libéra une décharge magnétique pour faire partir l’esprit, mais en vain. C’était un esprit qui la suivait partout et qu’elle protégeait des Hollows, une âme "plus". Ils se disputaient tout le temps, mais amicalement. C’était un de ses amis Shinigamis, qui faisait partie de la Huitième Division avec elle, avant qu’elle ne soit résolue par la seule solution qu’était son ancien statut. Nobue, elle était devenue une Arrancar, et lui, dénommé Satake, était repassé au stade de simple plus. Il était sa seule raison d'être, même s'ils s'entendaient comme chien et chat, ils étaient inséparables (rien de bien méchant, pas de mauvaises arrières pensées =_=). Suite à quelques instants de silence, Satake rouvrit la bouche pour reprendre ses critiques qu’il déballait à cent à l’heure, et Nobue fit un geste de la main lui indiquant de se la fermer. Mais ça n’eut aucune efficacité, comme toujours.

- T’ES NUUUUULLE !
- URUSEEEEEEEEEEEEEEEI !

Mais en un instant, comme une foudre qui aurait été générée à partir de rien, des reiatsus inconnus cassèrent la dispute interminable. Nobue tourna la tête dans une direction d’où provenait un de ces reiatsus ; c’était assez loin. Puis elle lança un regard assassin à Satake, qui se forçait à sourire avec la courbe aux lèvres de quelqu’un qui, soit dit en passant… de quelqu’un qui venait de faire une énorme gaffe et qui savait pertinemment quel genre de châtiment l’attendait. Nobue se retourna pour être de dos à son acolyte, et elle rangea ses mains dans ses poches, suivi de trois pas fermes qui laissèrent leur trace dans le sable. Les différents reiatsus s’étaient divisés en groupe, mais il était certain qu’il s’agissait d’ennemis. Pour le moins, des ennemis d’Aizen Sôsuke, car Nobue… cela faisait longtemps qu’elle n’était plus à son service, et elle se fichait pas mal de son sort. Mais un peu d’action dans le Hueco Mundo, ça ne ferait de mal à personne, surtout pas à l’ancienne Seconde Espada. Elle sentait déjà une grande nostalgie monter en elle, car sa dernière visite à Las Noches remonte à longtemps…

- Je les ai vu, quelques minutes plus tôt. Certains sont des Shinigamis.
- Ah bon…

Las Noches… un palais d’une taille imposante, isolé au beau milieu du Hueco Mundo et peuplé par une forme évoluée des Hollows. Les Arrancars. C’était aussi un lieu d’où personne ne ressortait, entièrement apte à la qualification de fourmilière. Nobue n’avait jamais vraiment compris le système de répartition des différentes classes, mais elle savait parfaitement que de son temps, elle était dans l’une des places les plus élevées dans la hiérarchie, sans tenir compte d’Aizen, Ichimaru et Kaname. Aujourd’hui, ce n’était plus exactement la même chose. Elle était devenue totalement indépendante, et même si le chiffre 2 anciennement tatoué dans sa pupille gauche avait disparu, sa force acquise lui était restée. Faut-il qu’elle ne s’en souvienne plus, de son chiffre. De toutes façons, cela lui était égal, car les Espadas, Aizen pouvait se les mettre là où je pense… telle était son opinion, dans toute la grandeur de sa lame.

L’architecture du palais n’avait pas changé. Les couloirs étaient toujours aussi immenses, ainsi que les portes. Quant à l’ambiance… elle était facilement comparable à celle d’une prison. Ses pas résonnaient dans cet endroit presque vide, suivi de ceux de Satake. Nobue avait insisté pour qu’il reste dehors, mais il avait refusé de la laisser retourner à Las Noches seule, cela va sans dire. Même s’il ne pouvait rien faire, il gardait un oeil sur son amie, qui était, il faut l'avouer, très maladroite. Autant dans ce qu’elle disait que dans ce qu’elle faisait. Son inquiétude ne faisait que monter à chaque seconde, il faut dire qu’il n’était jamais entré dans cet endroit, et qu’il n’avait qu’y tenir, sans savoir ce qui l'attendait. Mais Nobue, elle, elle le connaissait comme si elle y était depuis le début de son existence et qu’elle y avait toujours vécu. Comme à la normale, elle avait une sucette à la bouche, une Chupa Chups à la framboise. Gardant une main dans sa poche, elle attrapa le baton de sa sucette avec l’autre, et la sorti un instant.

- Ne t’en fais pas. Excepté la bande à Aizen et l’Espada, personne ne me connait ici. Enfin, je pense… certains autres Arrancars doivent être au courant de ma défection, mais pour tout dire, je n’en sais rien.

Elle ne se retourna pas, même si la tentative de rassurer son acolyte aurait été plus efficace si elle l’avait fait. Elle ne tenait pas à tomber sur quelqu’un qu’elle connaissait, surtout pas un Espada, sinon ce serait vraiment alerte au rouge. Mais la question se posait : en quoi le fait que quasiment personne ne la connaisse change les choses ? Parce que personne ne savait ce qu’elle était avant. Personne ne savait que sentir se faire trancher par sa lame serait fatal. Arrivée dans un croisement de couloirs, elle laissa échaper une décharge d’énergie magnétique dans un seul des quatre couloirs : celui qui était en face. Théoriquement, si un Arrancar se trouvait dans cet endroit, alors il sentirait cette décharge. Ce qui l’amènerait à l’Ex-Segundo Espada. L’arrivée d’envahisseur ne signifiait pas seulement de s’en prendre à eux : mais aussi à ceux qui les contre-attaquaient. Pour Nobue, il n'y avait rien de mieux que de ressortir de son cocon que l’on croyait scellé à jamais.